Raphaelle Serre
» Il m’arrive de me définir comme une » monteuse charcutière au travail binaire » aux vues de mes différentes passions, métiers et travaux. Et si j’ai aussi déclaré « voir » le monde, l’artiste et l’œuvre comme la cafetière, le filtre et la tasse à café « , Stéphane Corréard, en 2013, me reprend en écrivant » ses œuvres plutôt que des tasses, sont des tâches de café, mais pas accidentelles, ordonnancées au contraire pour » jouer le contraste / amener le regard / rendre curieux « , » mettre en lumière la part d’ombre « , comme elle l’écrit encore. (…), Raphaëlle Serre reprend bien à son compte le grand projet de Kafka : » Il nous incombe encore de faire le négatif ; le positif nous est déjà donné « . »
Alors du côté de la » tâche de café « , cette trace qui souligne et déborde sans n’ avoir rien de spectaculaire, mes travaux appuient un sentiment; en un sens matérialisent une idée. Parfois sous la forme d’une table, d’une chaise modifiée.
Et souvent, soit le lieu m’inspire soit je cherche à faire cohabiter le dispositif et l’espace. Dans tous les cas, il s’agit d’installer une possible perception d’une notion abstraite. La plupart des sculptures laissent une place au spectateur et l’incluent comme un témoin, une victime de l’installation globale. La contrainte est d’ailleurs une notion récurrente, un temps mort imposé. «